Copie (vole) comme un artiste

10 secrets bien gardés sur la créativité

Couverture du livre écrit par Austin Kleon : Voler comme un artiste - 10 secrets bien gardés sur la créativité

🚀 Le livre en 3 mots

  1. Rien n'est 100% original
  2. Les vrais artistes copient (et améliorent)
  3. Inspire toi des autres puis deviens inspirant à ton tour

🎨 Mes impressions

J'avoue avoir eu peur que le livre soit une apologie de la copie. Il n'en est rien. C'est plutôt un formidable remède contre le syndrome de l'imposteur. J'ai lu la version originale en Anglais. Il a aussi été traduit en Français.

C'est le premier volet d'une trilogie :

  1. Steal Like An Artist (existe en version Française)
  2. Show Your Work! (existe en version Française)
  3. Keep Going (non traduit en Français)
Les 3 couvertures des livres constituant la trilogie écrite par Austin Kleon

🤷‍♂️ Qui devrait le lire ?

Je pense que tout le monde devrait lire ce livre. Si tu travailles de près ou de loin dans un domaine plus ou moins artistique, ce livre est clairement fait pour toi, ainsi que les 2 autres qui constituent la trilogie !

Même si l'art ou la créativité ne t'intéressent pas du tout, tu dois quand même lire ce livre. Il te permettra de comprendre que rien dans ce monde n'a été créé par des gens qui sont plus intelligents que toi.

On vit tous sur la même planète. Oui elle était là bien avant que tu ne viennes au monde et le sera sans doute encore longtemps après. Mais ce sont des gens ordinaires comme toi et moi qui la faisons évoluer selon nos pensées et nos désirs. Toi aussi tu peux contribuer à ta façon.

🍀 En quoi ce livre m'a-t-il changé ?

Ce livre m'a complètement décomplexé au sujet de faire et partager des choses.

J'avais déjà entrepris la création d'un blog il y a plusieurs années mais je n'avais pas réellement pris le temps d'écrire, ne sachant pas vraiment quoi raconter. J'avais cette idée préconçue et erronée qu'on se doit d'être 100% "original", dans le sens de dire des choses nouvelles, qu'on n'a jamais vu ou entendu avant. Mais c'est tout bonnement impossible. C'est aussi très présomptueux de penser que nos idées sont uniques. Rien ne l'est, à part nous-même.

Les idées existent déjà. Mais il y a mille façons de les développer ou de les combiner entre elles afin de raconter de nouvelles histoires. Les bons entrepreneurs le savent : ce ne sont pas les idées qui comptent, c'est l'exécution.

✍️ Ma citation préférée

« L'art c'est voler » - Pablo Picasso

Cette citation est attribuée à Pablo Picasso bien qu'il n'y en ait semble-t-il aucune preuve. Et pour cause !

En 1988 dans un article du Sydney Morning Herald, Steve Jobs, en parlant du Macintosh, disait qu'il l'avait conçu en ayant cette citation de Pablo Picasso en tête :

« Les bons artistes copient, les grands artistes volent » - Pablo Picasso (ou Steve Jobs ?)

Picasso, ou Jobs, auront sans doute étés inspirés par cette phrase du poète Thomas Stearns Eliot en 1920 :

« Les poètes immatures imitent, les poètes matures volent. » - T.S. Eliot

Lui-même ayant sans doute été inspiré par William Henry Davenport Adams qui a dit 28 ans plus tôt :

« Les grands poètes imitent et améliorent, tandis que les petits volent et gâchent. » - W.H. Davenport

A la lecture du livre, tu comprendras que ces grands hommes s'inspirent les uns des autres et que c'est tout à fait normal.

A la fin de cet article tu sauras que l'important n'est finalement plus "qui a dit quoi". L'important c'est de t'inspirer de ceux qui sont plus intelligents que toi pour éventuellement devenir inspirant à ton tour.

📒 Notes et inspirations personnelles

1. Copie (vole) comme un artiste

Comment observer le monde (comme un artiste)

Tous les artistes ont un jour ou l'autre entendu cette question :

« D'où vous viennent toutes vos idées ? »

Les artistes honnêtes répondent :

« Je les vole »

Les artistes ne font que passer leur temps à chercher ce qu'il y a de bon à prendre dans ce monde. Et ils l'empruntent. Ils volent. Tant qu'ils ne trouvent rien d'intéressant, ils continuent à chercher.

Il n'y a rien d'autre à comprendre d'après Austin Kleon, qui avoue que le livre aurait pu s'arrêter là 🤣

Mais la suite a évidemment un intérêt et fait même beaucoup de bien.

Lorsqu'on voit les choses ainsi, il n'y a plus de bon ou mauvais. Il y a plutôt des choses qui valent la peine d'être volées, d'autres moins.

C'est très satisfaisant de voir le monde ainsi lorsqu'on n'est pas (encore) artiste (blogueur, youtubeur, influenceur, formateur ...).

« Le seul art que j'étudierai jamais, ce sont les choses que je peux voler » - David Bowie

Rien n'est vraiment 100% original

Lorsque les gens disent que quelque chose est original, dans le sens de nouveau, 9 fois sur 10 c'est uniquement parce qu'ils n'en connaissent pas la véritable source.

Les vrais artistes savent que rien ne vient de nul part. Tout travail créatif s'inspire de ce qu'il y avait déjà avant.

« Qu'est-ce que l'originalité ? Du plagia non détecté. » - William Ralph Inge

La naissance des idées

Les "nouvelles" idées ne sont qu'un mélange ou un remix d'idées existantes 🤷‍♂️

Garbage In Garbage Out

En informatique c'est le concept selon lequel des données d'entrées mauvaises ou corrompues produiront un résultat mauvais, avec des erreurs, en sortie (d'un programme, logiciel ou base de données).

Ce concept est applicable à bien d'autres domaines que l'informatique. La santé par exemple :

Nous sommes ce que nous mangeons !

Ton corps et ton esprit sont à l'image de ce que tu lui donnes à manger et à boire. Tu n'auras pas la même forme physique et mentale si tu manges des fast foods, pauvres en vitamines et minéraux et pleins de mauvaises graisses, que si tu manges des légumes et aliments sains, riches en nutriments et vitamines.

Pour la créativité c'est pareil : ce que tu produis est à l'image de ce dont tu t'inspires. Ni plus ni moins.

Construis ton arbre généalogique créatif

Tout comme chaque être humain est à l'image de son père et sa mère, les artistes sont à l'image des artistes desquels ils s'inspirent.

Plutôt que d'essayer d'inventer de nouvelles choses et de devenir le nouveau Steve Jobs ou Elon Musk, inspire toi simplement des deux ou trois artistes (auteurs, blogueurs, youtubeurs ...) que tu aimes le plus, et trouvent d'où (de qui !) ils tirent leur inspiration. Puis, suis les personnes desquelles ils s'inspirent. Apprends tout ce qu'il y a à savoir sur elles, notamment les personnes qui les ont inspirées. Et ainsi de suite. Remonte l'arbre aussi loin que tu peux. Quant tu ne peux plus aller plus loin, tu peux enfin créer ta propre branche.

Arbre généalogique imaginaire représentant l'artiste remontant ses propres sources d'inspirations
L'artiste à la recherche de ses origines selon Austin Kleon

Crée ta propre éducation

L'école et l'éducation sont 2 choses différentes. L'une s'arrête un jour, l'autre ne devrait jamais s'arrêter.

Il est de ton devoir de faire ta propre éducation. Cherche tout ce qu'il y a à savoir sur les domaines qui t'intéressent. Google est ton meilleur ami. Les livres aussi !

Réserve tes trouvailles pour plus tard

En faisant tes recherches, mets de côté tout ce que tu trouves pour t'en servir plus tard comme source d'inspiration. N'attends pas l'inspiration divine. N'attends pas que la lumière s'allume quelque part dans ta tête. Ou l'ampoule, comme dans les dessins animés.

« Il vaut mieux prendre ce qui ne t'appartient pas que de le laisser traîner à l'abandon. » - Mark Twain

Ce n'est pas moi qui le dit, ni Austin Kleon, mais Mark Twain. On culpabilise beaucoup moins n'est-ce pas ? 🙂

Homme assis sur un banc publique tenant un journal à la main dont le titre est "Ideas" (idées en Français). L'homme a la tête en forme de boule à facette.
Photo de Vale Zmeykov sur Unsplash

2. N'attends pas de savoir qui tu es avant de commencer

Fais des choses puis trouve toi ensuite

Dis au monde entier ce que tu vas faire. Mais fais le d'abord.

Tu es prêt. Commence maintenant.

De deux choses l'une. La mauvaise nouvelle c'est qu'on est tous frappés un jour ou l'autre par le syndrome de l'imposteur. La bonne c'est qu'on l'est tous.

On pense ne pas être légitime. On n'est même pas sûr de savoir ce qu'on fait. Personne ne l'est !

Demandez à n'importe quel artiste talentueux d'où lui viennent ses idées, et il vous dira qu'il n'en sait rien. Tout ce qu'il sait c'est qu'il travaille, produit, fait de son mieux, chaque jour.

Fais d'abord semblant

L'idée de cette phrase bien connue du monde anglo-saxon "Fake it until you make it" vient du développement personnel. En imitant la confiance, la compétence et l'optimisme, on peut véritablement développer ces qualités.

Il s'agit de "faire comme si". Faire comme si on était heureux, pour l'être vraiment. La fameuse méthode Coué. Sourire et être heureux plutôt que d'attendre le bonheur pour retrouver le sourire. C'est prouvé scientifiquement, le corps produit intérieurement les mêmes molécules lorsqu'on se force à sourire que lorsque quelque chose d'extérieur nous fait sourire. Tu as déjà essayé ? 🙂

Le monde des affaires s'est inspiré de cette phrase, mais elle a malheureusement pris une toute autre signification. Il y a 2 alors interprétations possibles selon qu'on se concentre sur la première partie (fake it = faire semblant) ou la deuxième partie (make it = faire) de la phrase :

  1. Prétendre être quelqu'un jusqu'à ce que les autres croient qu'on est vraiment cette personne. On se focalise sur la première partie de la phrase et ça peut devenir un problème.
  2. Prétendre faire quelque chose jusqu'à ce qu'on l'ait vraiment fait.

En se focalisant sur le "faire", on comprends que l'important c'est de démarrer.

Tout comme tu dois t'habiller pour le job auquel tu postules et pas pour celui que tu as déjà et que tu voudrais quitter, tu dois commencer le travail créatif que tu souhaites faire avant de pouvoir prétendre avoir véritablement fait cette chose, avoir "réussi".

Commence par copier

Personne ne né avec son propre style. On ne sait pas qui on est directement après la naissance. Tout comme un enfant apprends par mimétisme, on ne peut maîtriser un art qu'en le copiant d'abord.

On apprends à écrire en recopiant les lettres de l'alphabet. Un musicien apprends en répétant des morceaux connus. Un peintre apprends en reproduisant des peintures célèbres.

C'est à ce moment précis que le livre prends une véritable tournure et parvient à faire passer un message clé : il faut distinguer la copie et le plagia qui sont 2 choses totalement différentes.

Il s'agit de copier au sens de pratiquer plutôt que de plagier. Le plagia, c'est faire passer une oeuvre pour la sienne. On trompe les autres. On se trompe soi-même.

Si on veut faire un travail de qualité, il s'agit alors de trouver :

  1. Qui copier ? Facile : nos héros, mentors, auteurs, artistes préférés.
  2. Quoi copier ? Plus compliqué : pas le style mais plutôt ce qui se cache derrière, la manière de pensée. Ne pas vouloir ressembler à nos héros mais vouloir voir le monde comme eux.

Imiter n'est pas flatteur

Copier, plagier, imiter, émuler ...

Un synonyme n'est pas un mot qui veut simplement dire la même chose : il a sa propre nuance. Il apporte quelque chose de plus.

Copier en imitant quelqu'un c'est bien pour apprendre mais ce n'est pas flatteur pour celui qu'on imite si on s'en arrête là.

Il s'agit plutôt d'émuler. Définition du dictionnaire du mot émulation : sentiment qui pousse à faire aussi bien ou mieux qu'un ou plusieurs autres dans diverses activités ; rivalité conçue comme une incitation au travail : Émulation en classe.

Voyez comme ça change tout ! Vouloir faire aussi bien, voire mieux !

La star du basket Kobe Bryant a lui-même avoué avoir copié, littéralement volé, les gestes de ses joueurs préférés en regardant des vidéos d'eux. Mais il s'est vite rendu compte qu'il ne pouvait pas les reproduire exactement, au millimètre près, car son corps était différent. Il a donc naturellement adapté les gestes à sa propre morphologie et a ainsi créé son propre style.

« Il n'y a pas de mouvement qui soit vraiment nouveau » - Kobe Bryant
Citation de Kobe Bryant sur une illustration de lui-même imitant Michael Jordan
Illustration par Elite Athletes sur Pinterest

Traduction :

« Il n'y a pas de mouvement qui soit vraiment nouveau. Il n'y a rien qui n'ait déjà été fait avant. J'ai sérieusement volé tous ces mouvements à tous ces grands joueurs... J'essaye juste de les rendre fiers, les gars qui étaient là avant, parce qu'il m'ont tant appris. Tout ça au nom du jeu. » - Kobe Bryant

3. Ecris le livre que tu aimerais lire

Ecris ce que tu aimes plutôt que ce que tu connais

L'auteur du livre relate ensuite son expérience autour de l'écriture pour évoquer le fait que les écrivains en manque d'inspiration devraient écrire ce qu'ils aimeraient pouvoir lire plutôt que de se contenter d'écrire sur des sujets qu'ils connaissent et maîtrisent.

Inventer plutôt que décrire.

Il évoque la fanfiction qui consiste pour le lecteur ou spectateur à transformer voire réécrire complètement le scénario d'un livre ou d'un film qu'il a aimé. Le fan pourra ainsi écrire lui-même la suite de l'oeuvre qu'il affectionne avant même que celle-ci ne soit produite par les auteurs originaux.

Personnellement cela me fait penser à ce qu'a dit Steve Jobs lors d'une interview :

"Tout ce qui est autour de toi et que tu appelles la vie est faite par des gens qui ne sont pas plus intelligents que toi" - Steve Jobs

En voici une petite traduction trouvée ici :

« Lorsque tu grandis, on te fait croire que le monde est tel qu'il est, que ta vie consiste à vivre à l'intérieur de ce monde.

Essayer de ne pas trop heurter les murs qui t'entourent. Essayer d'avoir une chouette famille, de t'amuser, de mettre un peu d'argent de côté.

C'est une vie limitée.

La vie peut être beaucoup plus vaste une fois que tu découvres une chose très simple :

Tout ce qui est autour de toi et que tu appelles "la vie" est faite par des gens qui ne sont pas plus intelligents que toi.

Et tu peux la changer. Tu peux l'influencer. Tu peux créer tes propres choses que d'autres vont utiliser.

Lorsque tu as appris cela, tu ne seras plus jamais le même. »

4. Sers toi de tes mains

C'est peut-être le chapitre du livre avec lequel je me sens le moins connecté. Austin Kleon est un écrivain et je n'en suis pas (encore ?) un.

Cela dit je comprends le message qu'il essaye de faire passer, mais je l'applique d'une autre manière à mon travail.

Il est question de l'ordinateur, et du fait que ce ne soit pas l'outil le plus efficace pour développer sa créativité. L'ordinateur est un formidable outil pour mettre en forme, éditer, finaliser, publier un travail. Mais pas pour générer des idées.

Il nous fait remarquer un fait étonnant. Il est effectivement amusant de penser que bien que notre monde soit aujourd'hui digital (le mot digital fait référence aux doigts), nous travaillons plus avec notre tête qu'avec nos doigts sur un ordinateur, contrairement à un peintre, un musicien ou un ébéniste. Bien qu'il faille taper sur un clavier (et encore ! uniquement lorsqu'on écrit), c'est plus la tête qui travaille.

Ouvrons une parenthèse sur le mot digital.

Le mot digital existe à la fois en Anglais et en Français. Le mot se rapporte aux nombres et/ou aux doigts selon le contexte. En français on dit "numérique" pour les nombres, notamment dans le domaine informatique, en référence aux 0 et 1 qui code l'information en binaire. En anglais, le terme digital vient de « digit », qui veut dire chiffre en faisant tout de même référence aux doigts (on compte sur ses doigts). Le mot français digital lui ne conserve que cette référence aux doigts : les empruntes digitales.

Parenthèse fermée.

De ce fait, Austin génère ses idées depuis un deuxième atelier qu'il s'est constitué en plus du bureau sur lequel trône son ordinateur, atelier sur lequel il n'y a que des outils manuels : papier, crayons, feutres, paire de ciseaux, marqueurs ... L'idée est de se passer de cette possibilité qu'offre l'ordinateur d'effacer (Ctrl-Z) la moindre imperfection d'un travail. Cela tuerait la créativité. L'ordinateur, avec ses énormes possibilités, induit une pression de faire un travail parfait depuis le début, puisqu'il est possible d'éditer, de corriger, au fur et à mesure du travail fourni.

Même si j'utilise des outils créatifs dans mon travail, notamment de design, je n'éprouve pas ce besoin d'avoir une créativité exacerbée. J'éprouve en revanche le besoin de déconnecter de l'ordinateur pour faire fonctionner mon cerveau à pleine puissance. Utiliser mon inconscient plutôt que ma partie consciente. C'est possible lorsque le cerveau n'est plus focalisée sur la tâche en cours, lorsqu'il prends du recul, qu'il déconnecte. Ne vous arrive-t-il pas d'avoir vos meilleurs idées dans la douche, ou pendant une longue marche ? Moi si ! Tout le temps. Mon truc ? C'est la course à pieds 🏃🏻‍♂️

5. Les projets parallèles et hobbies sont importants

Pratique la procrastination productive

Par projets parallèles il faut entendre les choses qu'on démarre "pour le fun", comme ça, pour voir, sans forcément avec l'objectif de réussir quoique ce soit.

Ce sont souvent ces projets là qui finissent par aboutir à quelque chose de nouveau, d'intéressant.

« Le travail que tu fais lorsque tu procrastines est probablement celui que tu devrais faire pour le reste de ta vie » - Jessica Hische

Et il n'y a pas que le travail. De manière contre-intuitive, le fait de ne rien faire est souvent très productif. Comme je le répète à mes enfants lorsqu'ils s'ennuient : c'est une excellente chose ! Il faut s'ennuyer. C'est lorsque l'on s'ennuie que le cerveau lâche prise et que le subconscient reprends un peu de place. Les idées germes, les étincelles s'embrasent.

Ne jette aucune partie de toi

Si tu as plusieurs passions, ne te sens pas obligé d'en choisir une seule. Pratique un peu de chacune d'elles. Ne jette rien.

Certains de tes centres d'intérêts peuvent te sembler n'avoir aucun sens, que ce n'est pas grâce à ceci ou cela que tu vas progresser dans la vie, que ça ne mène à rien.

Ces passions, ces projets, ces tentatives, vont peut-être aboutir à des échecs. Certes. Mais ce qui sur le moment ressemble à un échec n'ayant aucune utilité en soi, prendra tout son sens des années plus tard lorsque tu regarderas ta vie avec du recul.

On peut traduire et résumer cette fameuse citation de Steve Jobs par :

« Dans la vie, tout fait sens lorsqu'on regarde en arrière, pas en avant. »

Il a prononcé cette phrase en 2005 lors de son fameux discours à l’université de Stanford, où il raconte trois histoires qui ont marqué sa vie : son adoption, son expulsion de l'université, puis son licenciement, par l'entreprise Apple qu'il avait lui-même créée.

Il tirera enfin la morale de ces 3 histoires en disant que chacun de ces échecs lui avait paru cruel sur le moment, mais qu’en regardant en arrière, 30 ans plus tard, tout faisait sens, chacun lui avait permis d'arriver là où il en était arrivé.

6. Le secret : fais du bon travail et partage le avec les gens

Au début, être inconnu est une bonne chose

La plupart des gens s'inquiètent de savoir comment ils vont se faire connaitre.

Selon Austin Kleon, cela vient de l'école. Lorsqu'on est à l'école, on a toute l'attention du monde. Le professeur est littéralement payé pour t'écouter. Tes camarades apprécient ta compagnie et aiment passer du temps avec toi.

Lorsqu'on quitte l'école on n'a plus toute cette attention. On réalise petit à peu que les gens ne s'intéressent plus autant à nos idées. Ils s'en moquent. Il y a tellement d'autres idées ailleurs et tellement de distractions, que les gens semblent ne plus s'intéresser à nos idées à nous, qui aurions pourtant des choses à dire. Petit à petit on se résigne et on abandonne (l'idée de créer son blog, sa chaîne youtube, son entreprise ...).

Ce n'est pas tant que les gens ne sont pas intéressés. Ils sont juste occupés.

Et c'est une excellente chose !

En effet, il vaut mieux se concentrer sur le fait de faire du bon travail, plutôt que sur le fait d'être connu. Surtout au départ. Viendra un jour où les gens t'écouteront à nouveau et où il vaudra alors mieux ne pas raconter n'importe quoi, surtout s'ils te payent (pour un livre, un coaching, une formation ...).

Etre inconnu permet de tester des choses, d'être en freestyle, de faire des choses pour le fun, pour s'amuser.

Il faut donc apprécier le fait de ne pas être connu tant que ça dure, et utiliser cela à son avantage.

La formule (pas si) magique (que ça)

S'il y avait une formule magique pour devenir connu, elle serait connue, sûrement vendue très cher.

En réalité il n'y a que 2 choses à faire :

  1. Faire du bon travail
  2. Le partager avec les gens

La première étape est la plus difficile. Il faut bien le reconnaître. Il faut s'attendre à ce que ça ne soit pas parfait et qu'il y ait beaucoup d'échecs. Il n'y a pas de secret : bosser régulièrement et s'améliorer avec le temps.

La deuxième est beaucoup plus facile, surtout de nos jours : partager est devenu tellement banal qu'on ne se rends plus compte de la chance qu'on a aujourd'hui grâce à cet outil formidable qu'est ... Internet.

Petite fille aux cheveux frisés assise sur un canapé avec un ordinateur portable sur les genoux pour illustrer la facilité de partager des choses en ligne sur Internet
Photo de bruce mars sur Unsplash

J'aime bien la façon dont Austin décrit la manière d'envisager Internet lorsqu'il s'agit de partager, de publier du contenu.

La plupart des gens (dont moi-même) s'imagine devoir fournir un travail terminé, parfait, léché, avant de la partager avec les autres. Surtout sur Internet puisque ce travail sera public, visible par des millions de personnes. Et ça fait peur, je l'avoue.

Ce n'est pas comme ça qu'il faut voir Internet. Il faut le voir comme un moyen d'initier des conversations. Prenons cet article par exemple. Il n'est sans doute pas parfait (surtout que c'est le premier du blog), mais j'espère qu'il fera germe en toi des idées, et peut-être l'envie de partager l'une d'entre elles en me laissant un petit commentaire par exemple.

C'est quoi le truc avec Internet alors ? Les forums (oui ça existe encore) ? Les blogs ? Les réseaux sociaux ? Tout ça ce ne sont que des moyens d'échanger. Ce ne sont que des outils pour organiser les échanges. Pas pour devenir connu.

Pour que les gens s'intéressent à toi, il n'y a que 2 étapes :

  • Etape 1 : Intéresse toi à des choses. Si la majorité des gens s'intéressent aux chats, intéresse toi aux chiens. Tu as certainement déjà des passions. N'essayent pas de devenir quelqu'un d'autre, assume les et fais le ouvertement.
  • Etape 2 : Partage tes centres d'intérêt avec les gens. Invite les à découvrir ce qui te passionne. Les discussions viendront d'elles-même. Plus tu seras ouvert au sujet de tes passions, plus les gens se sentiront proches de toi.

7. Le lieu n'a plus d'importance

Crée ton propre monde

Il fut une époque où les gens rêvaient d'un autre monde, où ils pouvaient se passer des choses, des choses plus excitantes qu'à l'endroit où ils vivaient. Prenez le far west par exemple, ou le rêve Américain.

La bonne nouvelle c'est qu'aujourd'hui on n'a plus besoin de bouger bien loin pour trouver un nouveau monde : il est derrière ton écran, sur Internet, encore lui 😉

Tu peux y trouver des gens qui te ressemblent, une communauté à ton image. Ou à l'inverse des gens complètement différents et découvrir d'autres cultures. Tout ça de chez toi.

Ton "petit monde", les choses qui t'intéressent ou peuvent t'intéresser, ne sont donc plus limité à l'endroit où tu vis.

Sors de chez toi

Bien qu'il soit possible de voyager virtuellement grâce à Internet, on n'est pas non plus connecté 24 heures sur 24 (si ?). Ton cerveau n'est pas en contact qu'avec le monde virtuel. Ta famille, tes amis proches (ceux que tu côtoient en dehors d'internet), ta maison, ta ville, tout ça a une influence sur toi.

Sortir de cet environnement proche de temps à autre peut être tout à fait bénéfique. Ça permets de "voir du monde", de prendre l'air. Quand tu quittes un endroit bien connu, ton cerveau se met à mouliner à toute vitesse, il est en ébullition car tout semble nouveau, jusqu'à ce que tu t'y habitues. N'as-tu jamais eu cette sensation de toujours quitter ton lieu de vacances au moment même où tu commençais à t'habituer ? C'est toujours trop court.

Les voyages forment la jeunesse disaient nos grands-parents. Comme pour beaucoup de choses ils n'avaient pas tout à fait tort.

8. Sois sympa (le monde est petit)

Fais toi des amis, ignore tes ennemis

Tu n'as même pas besoin d'aller à la rencontre des gens et utiliser des techniques diverses et variées pour te faire des amis sur Internet. Sur la toile, tout est stocké, tout se retrouve. On peut même recevoir une alerte lorsque du contenu est publié sur tel ou tel sujet (ou sur soi).

Le meilleur moyen de te faire amis sur le net : sois sympa. Dis des choses gentilles.

Le meilleur moyen de vaincre les haters sur Internet : ignore les.

Sois l'idiot du village

On est la moyenne des 5 personnes que l'on côtoient le plus. J'ai appris cela de l'un de mes mentors (qui l'a appris d'un de ces mentors (qui l'a appris ... )). Lorsqu'on tu entres dans une pièce (équivalents sur Internet : dans un forum, sur un réseau social ...), fais en sorte d'être le moins intelligent de cette pièce. Si tu es plus intelligent que tous ceux qui sont dans la pièce : tu n'apprendras rien. Côtoient des gens intelligents. Abonne toi à des comptes de gens plus "smart" que toi.

Ne fais pas de politique, sois trop occupé à faire des choses

Laisse tomber les débats sans fin sur qui a la plus grosse (voiture) ou si tel ou tel film aurait pu être tourné plutôt comme ceci ou comme cela.

On va jouer à un petit jeu, veux-tu ? Je te donne quelques critiques au sujet d'un même film et tu essayes de deviner de quel film il s'agit.

« Insupportable. Je ne supporte pas ce film. Tout m'y énerve. »

A première vue ça a l'air d'être un gros navet mais on n'a pas trop de détails. Voyons des critiques un peu plus explicites.

« Scénaristiquement très surfait, ce film met en scène des personnages caricaturaux plongés au beau milieu d'une intrigue bourrée d'incohérences que l'on a l'impression d'avoir vu mille fois et enchaîne des péripéties que l'on sent venir à des kilomètres. Que reste t-il alors? les effets spéciaux? les batailles? oui, sauf que c'est du déjà vu... »

Ah oui d'accord, c'est argumenté cette fois. On dirait vraiment que c'est un navet.

« Anachronique, irréaliste et loin de toute vérité historique, ce film est complètement décérébré. L'acteur principal est inexpressif et les autres acteurs cabotinent ou pataugent dans le ridicule. Du pain et des jeux, ça fait du lard (pour la plèbe) mais pas de l'art. Mieux vaut regarder un bon vieux péplum avec Reeves ou Scott. C'est plus agréable à voir et ça se prend moins au sérieux! »

Bon je t'ai donné un indice cette fois. Du pain et des jeux ... ça ne te dit rien ?

Ces 3 critiques sont au sujet d'un film qui a remporté 45 distinctions (dont 5 Oscars) et a été nommé pour 79 autres.

Ces 3 critiques font partie d'une centaine de critiques plutôt négatives (0, 1 et 2 étoiles sur 5) sur les 2105 critiques dont 1439 lui donne 5 étoiles et sont dithyrambiques.

Il s'agit d'un véritable chef d'oeuvre du cinéma : Gladiator dont voici une autre critique (je ne peux pas laisser les 3 précédentes toutes seules, ce ne serait pas juste).

« Gladiator est une claque monumentale, le meilleur péplum qui existe à ce jour. Un film à mes yeux inégalé, qui m'a fait aimé le cinéma. 2h35 qui se suivent sans soucis, aucune longueur ne pointe son nez. Russell Crowe est incroyable dans le rôle de Maximus (tout simplement le rôle de sa vie). Une véritable bête de charisme qui crève l'écran, avec un Joaquin Phoenix qui est loin d'être en reste (et c'est un sacré exploit). La mise en scène est soignée en tout points (photographie, plans, découpage des combats), la musique de Hans Zimmer est somptueuse (et c'est peu dire): le compositeur nous livre tout simplement sa meilleure bande-originale, grandiose mélange entre l'épique et le lyrisme. Tout comme le film, elle est inoubliable. Le scénario est très bien écrit, avec des thèmes intéressants qui font de Gladiator un blockbuster intelligent, au delà d'être une grande histoire de vengeance et une délicieuse tragédie aux airs grecs. Le chef d'oeuvre du péplum, l'apogée de Ridley Scott ! Un film à voir et à revoir !!! Immanquable ! Mon film préféré !!!!! »

Quelle est la morale de ce petit jeu ?

Quoi que tu fasses dans la vie, même s'il s'agit d'un chef d'oeuvre qui amènera des milliers de personnes à s'enthousiasmer comme dans la dernière critique, il y a aura toujours des gens pour penser que c'est nul.

Ne perds donc pas ton temps ni à donner ton avis (sauf si c'est pour dire des choses bien), ni à penser que ce que tu fais n'est pas suffisamment parfait pour être partagé. Fais des choses. Et fais les maintenant.

Je dois l'idée de ce petit jeu à David Laroche et son intervention TEDx à voir et à revoir. Immanquable ! 😉

9. Sois chiant (c'est le seul moyen de faire avancer le boulot)

Prends soin de toi

A l'image des rock stars, on a tendance à penser des gens célèbres qu'ils ont une vie trépidante, décadente parfois. C'est vrai pour les rock stars. C'est vrai aussi pour ceux qui veulent mourir jeune.

Le problème c'est qu'on étends cette idée à tous ceux qui réussissent. On pense qu'ils ont tous des vie à 100 à l'heure.

La vérité c'est qu'il faut énormément d'énergie pour "réussir", ou simplement être créatif. Le livre d'Austin Kleon a comme sujet principal la créativité, mais j'aime bien élargir ses idées à d'autres domaines, comme le succès ou la réussite en général, terme que je mets souvent entre guillemet (dans cet article ou virtuellement quand j'y pense ou en parle) car réussir n'est pas universel. Les critères de réussite sont propres à chacun.

La vie est un marathon, pas un sprint. C'est ironique car j'adore la course à pieds (j'étais autrefois incapable de courir plus de 3 km sans penser que j'allais mourir, après quelques années les choses se sont améliorées et la régularité seule me permet de courir 10 km trois fois par semaine au moment où j'écris cet article).

Alors prends soin de toi. Fais du sport, mange bien (on devient ce que l'on mange, rappelle toi 😉), dorme comme un bébé. C'est ce que font les personnes qui réussissent. Lis les autobiographies de certains des plus grands "achievers" (*) de ce monde et tu verras.

* un de ces termes anglo-saxon qui a beaucoup plus de ce sens lorsqu'il n'est pas traduit 🤷‍♂️

Aie le moins de dettes possible

Beaucoup se focalisent sur le fait de gagner de l'argent. C'est très bien. J'ai moi-même découvert les revenus alternatifs et m'attèlent à en générer le plus possible afin d'être financièrement indépendant et être libre (de mon temps et géographiquement).

On se concentre donc sur l'argent qui entre. Parfois beaucoup moins sur l'argent qui sort. Ce n'est pas ce qu'on gagne qui compte, mais ce qu'on garde.

L'argent paraît être un sujet ennuyeux pour certains. Ce sont des chiffres. C'est parfois tabou, surtout en France. Mais il est important de s'éduquer financièrement. L'école est l'éducation sont 2 choses différentes. T'a-t-on déjà parlé d'argent à l'école ? 🧐

Garde ton boulot le plus longtemps possible

Tant que tu ne vis pas de tes passions, garde ton boulot, ton "day job". C'est le conseil d'Austin dans le livre. C'est aussi le mien si l'on étend aux sources de revenus alternatives quelles qu'elles soient. Ce peut-être le e-commerce par exemple, ou l'immobilier.

On aurait parfois envie de tout plaquer pour se consacrer à fond à ses autres projets ou autres sources de revenus. C'est une erreur. Mieux vaut y aller en douceur et faire une transition. Rien ne presse.

La pire chose que fait un boulot "normal" c'est de te prendre du temps. Mais c'est parfois bénéfique. Ça oblige à s'organiser et trouver des créneaux le matin ou le soir pour travailler de manière régulière sur ces projets 💪

Achète toi un calendrier : la méthode Jerry Seinfeld

Jerry Seinfeld est l'auteur d'une série télévisée humoristique américaine à laquelle il a donné son nom et qui a été diffusée à partir de 1993 sur Canal Jimmy puis en 1997 sur Canal+.

Pendant le tournage de la série, de 1989 à 1998, il continuait malgré son agenda overbooké à jouer son spectacle de stand-up en parallèle.

Lorsqu'un jeune comique lui demanda comment il arrivait à être aussi productif, Seinfeld lui répondit que le seul moyen était d'écrire des blagues tous les jours, et que pour se faire il avait une méthode toute simple, mais très puissante.

Calendrier de l'année complète sur une seule page avec une croix pour chaque où une activité (ici le running) est réalisée
Le but : ne pas briser la chaîne

La méthode consiste a accrocher un calendrier de l'année complète au mur et de faire une croix pour chaque jour où tu as réalisé une tâche d'un objectif particulier comme te remettre au running par exemple. Le but ? Ne pas briser la chaîne.

Pourquoi ça marche ?

Parce que subitement l'objectif beaucoup trop vague de "me (re)mettre au running" devient : faire une croix à la fin de la journée. De plus, le cerveau ayant horreur du vide, tu vas détester laisser un jour sans croix. Tu vas automatiquement vouloir continuer la chaîne le plus longtemps possible.

Bien sûr, à toi d'y mettre l'objectif que tu veux et le timing. Ce n'est pas obligatoirement tous les jours, ça peut être 3 fois par semaine par exemple.

Et si le papier te rebute vraiment, il existe aussi des apps comme Streaks.

Tiens un journal de bord (ou un blog 😉)

Tout comme il est important de remplir des cases pour anticiper le futur, il peut aussi être bénéfique de conserver des traces du passé.

L'idée est de simplement noter les choses réalisées le jour même. Un journal de bord n'est pas forcément un agenda ou un journal intime, mais juste un carnet où tu peux noter des choses, faire des checks ✅

Ça permet aussi d'apprendre à se focaliser sur les choses qu'on a réussi plutôt que les choses qu'on n'a pas pu faire ou qu'on devrait faire (liste de tâches).

Mieux vaut être bien accompagné, que seul

Il peut s'agir d'un mari, d'une femme. Mais aussi d'un partenaire ou d'un ami.

Choisir nos relations constitue une des choses les plus difficiles et les plus importantes de nos vies.

Je vis quasiment 24 heures sur 24 avec ma femme (on bosse tous les 2 à la maison) et mes enfants (lorsqu'ils ne sont pas à l'école).

La famille c'est ce qu'il nous reste quand on a tout perdu. Ils sont tout pour moi.

10. Être créatif c'est supprimer

Choisis ce que tu dois laisser de côté

Dans une époque d'informations et de distractions abondantes, ceux qui prendront de l'avance seront ceux qui sauront renoncer à certaines choses pour pouvoir se focaliser sur ce qui compte pour eux.

« La différence entre une personne qui a réussi et une personne qui a vraiment réussi est que cette dernière sait dire non » - Warren Buffet

Un des moyens d'être plus créatif n'est pas de faire avec plus, mais de faire avec moins.

Lorsqu'il s'agit de créativité ou de faire des choses de manière générale, c'est contradictoirement le fait de s'imposer des contraintes qui permet de faire plus.

Ecris un article de blog sur un week-end, fais une vidéo youtube avec ton smartphone, commence un business sans investissement de départ.

Ne t'inventes pas d'excuses. Fais ce que tu peux avec ce que tu as, et fais le maintenant !